INTERVIEW – ÉCOUTE SONORE – VOYAGE IMMERSIF AU COEUR DE L’OCÉANIE
- - Palais des congrès
A propos
Avec casque audio, textes de présentation et consignes d’écoute, allongé.es dans des transats, les spectateurs.trices partent en voyage.
Les festivaliers de Rochefort Pacifique iront ainsi à la rencontre de deux femmes autochtones exceptionnelles :
Sarah VAKI aux Îles Marquises en Polynésie et l’art du Tapa, une étoffe faite d’écorces battues et ornée de dessins. Ce tapa servait à la fois de matériau lors des rituels et couvrait la nudité des hommes, de la naissance à la mort. Si elle fut interdite à l’arrivée des colons pour presque tomber dans l’oubli, les femmes se sont transmises ce savoir-faire, en secret, de génération en génération. Mais il faudra attendre les années 1970 et le réveil identitaire et culturel des Marquises pour que le tapa retrouve ses lettres de noblesse. Sara VAKI est une véritable ambassadrice du Tapa.
Isabelle TYUIENON de la tribu de Canala en Nouvelle Calédonie, qui a consacré sa vie à la cause des femmes. Elle crée en 1993 l’association “SOS violences sexuelles” et multiplie les initiatives pour valoriser les femmes kanakes des tribus qui sont au cœur de la transmission des savoirs et en particulier du tressage, un des symboles des échanges coutumiers lors des cérémonies. Pour favoriser leur émancipation, elle leur a proposé de créer des marchés de proximité afin que les mères de famille puissent vendre les produits de la terre et gagner leur indépendance financière. Chaque semaine, elles se retrouvent à échanger, partager et imaginer des projets comme des tables d’hôtes, des jardins solidaires ou des prêts de groupe qu’elles financent grâce à la banque de l’économie solidaire des femmes.
Anne PASTOR sera présente pour débattre avec le public.
En terre indigène, l’association
L’association d’intérêt général, créée en 2017 par la journaliste- documentariste Anne Pastor, s’attache à valoriser les peuples autochtones et en particulier les femmes qui se battent encore pour gagner leur place et leur reconnaissance. Elle propose de les écouter, d’échanger, afin de mieux comprendre et apprendre de ces peuples sous forme de rencontres et de documentaires. L’association intervient aussi à la demande des communautés sous forme d’ateliers de parole, de podcasts et de création d’outils de renforcement des capacités.
Depuis 2018, L’association porte le projet La Voix des Femmes Autochtones, une plateforme documentaire qui met en lumière des femmes qui sont des modèles de résistance, d’émancipation et dont les engagements sont un laboratoire d’idées pour demain. Sensible à la transmission des savoirs, elle propose aussi des conférences, des publications, des podcasts, des expertises sur le sujet. Elle met également en place des interventions auprès des plus vulnérables (foyer des femmes battues de Papeete, maison des solidarités de Confolens, ou auprès des femmes survivantes du génocide du Rwanda) où à travers l’outil radiophonique, elles libèrent leur parole et témoignent de leur reconstruction qu’elles restituent sous forme de podcast, de publications dans le but d’aider les autres à se reconstruire et de sensibiliser le public.
La question des identités et du patrimoine est aussi au cœur des activités de l’association en particulier en direction des jeunes et des femmes dans les communautés, dans les DOM TOM et aujourd’hui en métropole.
Forte de son savoir-faire, En terre indigène apporte sa capacité de conception et de réalisation à ces projets, dans la maîtrise des outils toujours conçus pour et avec les peuples. Elle apporte aussi à ce projet une dimension internationale par son expérience en termes de communication.
En 2023, elle lance son nouveau projet De la mère à la terre, qui vise à promouvoir les savoirs ancestraux écologiques et la capacité d’adaptation des femmes à travers la mise en place d’ateliers de transmission (documentés et filmés) afin de leur donner des outils pour accéder à une meilleure autonomisation économique mais aussi de leur donner des outils de formation et de plaidoyer afin de valoriser leurs savoirs et de mieux participer aux prises de décisions.