Pourquoi j’ai tatoué mon père
7 octobre 2021 - 16:45 - Palais des congrès
intervenante
Anne TETA'I - Auteure
Le livre
Anne TETA’I : “J’ai d’abord écrit Pourquoi j’ai tatoué mon père pour développer une notion qu’il me semble risqué de réduire à une trop simple expression : celle d’identité culturelle, trop souvent comprise comme un repli sur soi communautariste excluant les autres, alors qu’il apparaît très clairement que ceux qui connaissent et apprécient le mieux leur culture sont aussi ceux qui s’intéressent le plus à celle des autres”.
Aux Marquises en particulier certains jeunes ont des difficultés à se situer, ne parlent malheureusement pas le marquisien et revendiquent une soi-disant fierté identitaire qu’ils ne parviennent pas à définir, tandis que d’autres, heureusement nombreux et communicatifs, connaissent et mettent en pratique leur appartenance culturelle dans une évidente ouverture au monde.
Pour eux, cette appartenance est étroitement liée à la terre et aux ancêtres, c’est à dire aux origines. Et au respect. Savoir qui je suis implique de me souvenir d’où je viens, voilà une des nombreuses leçons apprises aux Marquises.”
Pourquoi j’ai tatoué mon père raconte sous forme épistolaire la quête d’un Marquisien qui ne croyait pas nécessaire de savoir qui il était et qui découvre l’importance de l’appartenance et la richesse inestimable de sa culture, en même temps que l’art de vivre ensemble avec les différences. Cet art mérite d’être exporté, le monde en a cruellement besoin.
Le livre se présente comme un dossier qui réunit des échanges variés (courriers électroniques, messages privés, lettres officielles, épanchements de sentiments sur un bloc-notes…) retraçant la quête du personnage principal et les bienfaits qui en résultent. Autant d’échanges de ressentis et d’opinions selon le point de vue des différents protagonistes.
Le titre est bien une réplique au « Pourquoi j’ai mangé mon père » de Roy Lewis. En effet, les cultures du Pacifique ne se basent certainement pas sur l’idée qu’il faut tuer le père pour se construire. L’art du tatouage (patutiki ; littéralement : tracer Tiki) se rapproche de celui de la sculpture (haatiki ; faire tiki), ce qui revient à dire qu’un fils qui tatoue son père contribue à sa construction et non à sa destruction.
L’éditeur
Taatiraa Parau est une association loi 1901 créée en 2015 ayant pour objet la promotion de la culture et des langues polynésiennes, notamment en éditant des ouvrages.
La présentation
Anne TETA’I intervient en visioconférence en direct de NUKU-HIVA le jeudi 7 octobre oû il sera 5h15 du matin.