18è édition du Festival du 28 au 30 Mars 2024

Alain SABATIER

A propos

Né dans le Gard
Maitrise de science physique à l’université de Montpellier
1982/84 Séjour en Nouvelle-Zélande
Technicien son dans le cinéma et enseignant
1985 1995 Opérateur de prise de son en tant qu’intermittent du spectacle
Beaucoup de CDD avec France 3
1995 1998 Chef monteur CDI à France 3
1998 – 2024 Journaliste Reporter d’image et rédacteur depuis 2002
France 3 Régions rédaction de Perpignan

Intervention

Alain SABATIER présentera le film Chatham Islanders le Samedi 30 mars 2024 à 14h au cinéma Apollo Ciné 8.

En savoir plus…

Reportage TV / France / 6 / Français / 2001

Alain raconte :

C’est une particularité en France métropolitaine. Alzon situé non loin du Vigan dans le Gard a son antipode exact dans l’océan Pacifique Sud, sur l’île néo-zélandaise, Chatham.
Plus précisément à l’opposé de Waitangi, le seul village de ce petit archipel à quelques 800 km à l’est de l’île du sud de la Nouvelle-Zélande.
Une situation géographique unique pour le petit village cévennol car tout le reste du territoire métropolitain a ses antipodes qui tombent dans les profondeurs du Pacifique.

En fait, la découverte de ce constat géographique date de l’année 1984. Je résidais alors à Wellington, la capitale administrative de la
Nouvelle-Zélande. Durant ce séjour de deux années, une question me vint à l’esprit. À quoi correspondaient les antipodes de mon pays ? Le constat fut rapide. La projection de l’hexagone à l’opposé de la Terre montrait que si l’on creusait verticalement un puits de 12800 Km, toute la France métropolitaine se retrouverait dans les eaux tumultueuses du Pacifique-sud. Toute ? Non. Seuls les habitants d’Alzon éviteraient la noyade et ressortiraient au grand air à Waitangi sur l’île Chatham.

En septembre de la même année, j’effectue ma première visite dans ce bout du monde. Après trois heures de vol dans un vieux bi-moteur en compagnie de quelques autochtones qui retournent chez eux Je suis accueilli et hébergé par Father O’Connor, en charge de la petite paroisse. Il est immédiatement séduit par le caractère insolite de mon histoire.
En compagnie de l’instituteur de l’époque, nous consultons une carte d’état major de leur île. Sur ce document fourni gracieusement par l’Institut Géographique National de Saint Mandé près de Paris, une croix rouge : l’antipode exact du clocher d’Alzon.
Nous allons à sa recherche dans la prairie à quelques trois cents mètres de la petite église. Nous y plantons une petite pancarte sur laquelle est inscrit « Alzon antipodes ».

À mon retour en France en 1985, je me rends à Alzon. L’accueil est chaleureux et intéresse la municipalité. Cependant mon aventure restera en sommeil jusqu’en 1998 lorsque Martine Brun et Françoise Galiot s’enthousiasment à leur tour par la particularité de leur village.
Les deux Alzonnaises créent l’association « Alzon-Chatham Antipodes ». En l’an 2000, elles partent accompagnées de quinze autres adultes et enfants découvrir leur bout du monde à 20 000 Km
de leur village. Les quelques 700 habitants les accueillent à bras ouverts. Le jumelage vient de naître. À cette époque-là, je suis journaliste à France 3 Languedoc-Roussillon.
Je convaincs le rédacteur en chef de suivre cette aventure humaine.
Avec mon collègue Jean-Michel Escafre, nous réalisons alors un reportage de 6 minutes diffusé le 1er janvier 2001.

En 2002, vingt-sept habitants de Chatham island dont onze enfants découvrent à leur tour leur antipode. Ils sont accueillis chaleureusement dans la petite commune gardoise. Une visite qui marque l’amitié franco-néo-zélandaise.
Aujourd’hui, 40 ans après cette découverte et une aventure humaine entre deux communautés, les relations se sont quelque peu étiolées.
N’en demeure pas moins que Alzon et l’île Chatham garderont à jamais leur particularité géographique.

Résumé